La Belgique, si loin du Bassin, si près de nous …
Daesh remet ça. Encore et encore. Et si on traitait, enfin, le problème en amont ?
Après la France, les fous de Dieu ont frappé ailleurs, dans de nombreux pays et aujourd’hui la Belgique. Une riposte sanglante, démesurée, ignoble, après l’arrestation d’un meurtrier dans la capitale européeenne. Comme un défi aux institutions, à nos gouvernements. Au cœur d’une ville tolérante, cosmopolite, ouverte aux idées. Forcément, ça aussi, ça irrite les esprits étriqués, les dogmatiques mononeuronal.
Le concert des soutiens a recommencé, un fois encore, une fois de trop.
Les Belges et la population de Bruxelles méritent bien qu’on pense à eux, et qu’on s’associent à leur peine et leur colère. En attendant les prochains…
Et après ?
Après, la police va rajouter des effectifs. Le conseil européen va certainement se mettre d’accord sur de nouvelles lois liberticides, qui n’empêcheront pas les attentats mais permettront d’arrêter leurs auteurs, de démanteler les filières, pendant que d’autres se recréeront, ailleurs.
La cascade de la violence et de la répression est enclenchée. C’est ce que voulaient les djihadistes…
Il serait peut être temps, plutôt que de traiter les conséquences, de s’attaquer à la racine du problème : Qui finance Daesh et soutient les mouvances terroristes? Les regards se tournent évidemment vers les Etats du Golfe. Pourquoi des milliers de jeunes français ou européens partent dans des camps d’entrainement de l’E.I. ? Qu’est ce qui peut provoquer chez eux tant de haine, de désespoir, pour devenir de la chair à canon ?
Mais la realpolitik pousse plutôt à la France à décorer de la Légion d’Honneur le prince héritier d’Arabie saoudite, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat (en clair, la vente d’armes). C’est d’autant plus pitoyable que Mohammed Ben Nayef est pro-USA, ayant effectué ses études là-bas.
Tous fichés
De son coté, Barack Obama, justement, rappelle que « le monde doit s’unir », et Manuel Valls lui emboite le pas pour demander que le fichier européen PNR (« Passenger Name Record ») contenant les données personnelles des voyageurs aériens, soit mis en place rapidement « afin d’assurer une meilleure traçabilité des passagers ». Nos nom et coordonnées, dates et itinéraire du voyage, moyens de paiement utilisés, numéro de la carte de crédit, agence de voyage, informations sur les bagages, menu réservé à bord, etc. n’auront plus de secrets pour les services de police, douane, et quelques autres… Nous serons tous profilés.
Evidemment, M. Obama pousse dans ce sens afin que les grandes oreilles US puissent légalement mettre la main sur ces données européennes, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Ce n’est donc pas un hasard si les eurodéputés ont demandé que le texte de loi concernant le PNR soit discuté en même temps que celui du traitement des données personnelles.
Mais gageons, qu’une fois encore, sans recul et dans l’urgence, pour répondre à la colère de peuples meurtris, l’étau sécuritaire va se resserrer sur nos libertés individuelles dans » l’intérêt général ».
Santé mentale
Le hasard du calendrier veut que la Semaine d’information sur la santé mentale se déroule du 14 au 27 mars. Les intégristes ont bien choisi leur jour….
A ce niveau d'(in)conscience politico-religieuse, même pour les psys chevronnés, le challenge n’est plus relevable…
Michel Lenoir
C’est gratuit