Après l’explosion de la cuve chez Smurfit, comment sécuriser l’exploitation du site et prévenir toute nouvelle pollution ?
Le Président du SIBA a réunit hier jeudi, la Direction de l’usine de cellulose Smurfit à Biganos, et des élus du bassin pour un point de d’information sur les dernières dispositions en cours suite à l’accident industriel du 5 juillet. Il a reçu ensuite Jean Mazodier, Président de la CEBA, coordination de vingt associations environnementales regroupant 5000 adhérents.
Après l’explosion d’une cuve contenant de la « liqueur noire », produit toxique de traitement du bois, une vague puissante avait déferlé dans l’enceinte de l’usine, pulvérisé un mur et pollué la Leyre. Des plaintes avaient été déposées par les pécheurs et ostréiculteurs, l’arrêté préfectoral de rejet en mer avait été attaqué par les associations écologistes, et une manifestation spontanée lancée sur les réseaux sociaux avait réuni six cent personnes à Arcachon.
La direction de l’usine veut donc désormais jouer la transparence face aux élus et aux associations environnementales. Le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon a de son coté mis en ligne sur son site les résultats des prélèvements quotidiens effectués sur le réseau (ph, etc). Mais on ne connait toujours pas la composition exacte des effluents rejetés… Compte tenu du risque potentiel de nouvelle pollution en cas de tempête, la priorité est de diminuer rapidement les volumes saturés du bassin Saugnac. Les rejets par le wharf d’effluents dilués ne semblent pas remis en question. D’autres solutions de traitement sont également en cours pour régler le problème de la liqueur noire actuellement stockée. Aucun déplacement de l’usine vers l’intérieur des terres n’est envisagé.
Le 10 aout, un contrôle permettra de savoir si l’usine peut redémarrer ou non. D’ici là, l’usine devra revoir la fiabilité de de son installation et de sa production.
La CEBA, qui dès le 6 juillet avait été reçue par le sous préfet, la DREAL et le SIBA, a demandé à pouvoir être présente durant toute la procédure , y compris au contrôle. Compte tenu de l’émotion suscitée par l’accident, le nouvel arrêté de redémarrage ne devrait pas être signé par le Préfet sans de solides garanties. Il faudra notamment s’assurer de l’état de la cuve restante .
Avant l’accident, Smurif avait prévu un financement de 30 millions d’euros pour moderniser son installation sur plusieurs années. Ce plan va maintenant être sensiblement accéléré…
Cet accident grave, premier du genre en ce domaine, aurait pu provoquer des victimes parmi les employés. Il pose le problème pour les autres usines de ce type en Europe qui en ont été aussitôt avisées. La CEBA ne demande pas la fermeture du site, important bassin d’emploi avec 450 personnes à l’usine et 3500 pour la filière bois) mais sa sécurisation et a pouvoir évaluer les risques par le biais la Commission de Suivi de Site. A terme, le ministère de l’environnement devrait se saisir du problème, puis, la Commission Européenne pourrait revoir les normes de sécurisation des sites de production de cellulose.
IB
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