Andernos : Lycée sans un cours ce matin… Pour commencer.
Grève au Lycée Nord bassin-Simone Veil : Aucun cours et 45 profs en colère… (Et bientôt sans doute à Arcachon !)
5/09/19
Devant l’entrée de son nouveau lycée, le proviseur nouvellement affecté Eric Le Houedec, affiche un air préoccupé. Comme accueil sur le Bassin, on a vu plus festif… Il est 8h. 45 professeurs sont en grève, soit 2/3 des effectifs. Et aucun cours aujourd’hui.
Mais, ce qui lui importe c’est avant tout la sécurité de ses élèves.
Il répond posément à leurs questions tout en surveillant l’évolution de la situation. Informé par les enseignants la veille, il avait prévenu les parents d’élèves de la grève annoncée.
Les jeunes rentrent et sortent du lycée, certains ravis de l’aubaine, d’autres sont perplexes et organisent leur journée en attendant le soir. Ils suivent du coin de l’oeil l’attitude de leurs enseignants, photographient les 37 profs assis et diffusent le scoop sur les réseaux sociaux.
Les raisons de la colère
La plupart des classes du lycée Simone Veil sont déjà à 35 élèves, comme beaucoup d’autres établissements partout en France.
Mais ici, une classe de STMG (sciences technique management gestion) est à 37. Et cela pourrait bien augmenter.
Deux professeurs d’économie et de gestion expliquent le problème: « En cours d’année, nous accueillons toujours quelques élèves supplémentaires. Nous sommes donc à juste titre inquiets de la dégradation des conditions d’enseignement, qui pâtissent d’un cruel manque de moyens, amplifié par la mise en place de la réforme du lycée.
Dès le mois de février, les parents et les professeurs avaient alerté leur hiérarchie. Au mois de juillet, ils ont rencontré la direction académique des services de l’éducation nationale (DASEN) : Refus d’allouer des moyens supplémentaires. Et en septembre, malgré une nouvelle augmentation des effectifs, nouveau refus catégorique.
Des élèves contraints de redoubler pour pouvoir intégrer la classe STMG à la rentrée 2020
Les enseignants pointent du doigt un dysfonctionnement qui pénalisent injustement certains élévès :
« Trop, c’est trop ! Une gestion comptable des effectifs conduit à avoir une seule classe de 1ère STMG alourdie à 37 élèves au lieu d’ouvrir deux sections. Cette décision a contraint, par manque de place, certains élèves à redoubler leur seconde et d’autres à intégrer des établissements très éloignés de leur domicile. Nous demandons donc l’ouverture d’une deuxième classe de 1ère STMG afin d’accueillir dans des conditions satisfaisantes tous les élèves qui peuvent légitimement y prétendre. »
Devant la presse locale, d’autres enseignants précisent : » Si nous sommes mobilisés aujourd’hui, c’est parce que nous pensons à nos élèves, nous voulons des conditions d’apprentissage acceptables, pour eux comme pour nous. Nous voulons simplement exercer notre métier. Mais comment enseigner dans ces conditions ? Être bienveillants, attentifs aux besoins différents de chacun à 40 ? Les faire progresser en langues ? Remédier aux erreurs, aux incompréhensions ? Prendre le temps de conseiller chacun ? Adresser quelques mots d’encouragement individuellement ? Accompagner efficacement les élèves en situation de handicap ?
Impossible ! Nos jeunes méritent bien mieux que cela.
900 élèves dans un lycée construit initialement pour… 450 ! Et ça va continuer…
Le lycée Nord Bassin a doublé de population en 20 ans. De nouveaux locaux ont été construits, avec des salles prévues pour … 40 élèves. Mais ce n’est pas le cas pour toutes. Dans les plus anciennes, les passages entre les cartables tiennent du parcours du combattant et dans les travaux pratiques de sciences, sur les paillasses, 3 élèves doivent se partager le microscope pour pratiquer leurs expériences.
Pas idéal pour la pédagogie…
Mais ce n’est pas fini. Pour des raisons budgétaires, plutôt que construire un nouveau lycée, la Région prévoit de construire encore de nouveaux bâtiments pour absorber la montée de la démographie du Nord Bassin et de la zone du Lycée Simone Veil.
Alors les profs renâclent et avancent, déterminés : « Notre hiérarchie impose des conditions matérielles de travail qui ne tiennent pas compte de la configuration des bâtiments. Nous demandons qu’une commission de sécurité (pompiers, gendarmes, Conseil Régional) vienne examiner si les conditions de sécurité dans les salles sont remplies au-delà de 35 élèves. »
D’autres actions sont à venir. Selon les résultats au Rectorat de leur démarche de ce jour, les professeurs principaux pourraient démissionner en bloc de cette fonction administrative complémentaire à celle de l’enseignement, mettant ainsi la pression sur l’Académie.
Mais pas seulement …
Le lycée Grand air d’Arcachon pourrait rentrer dans la danse
Au Lycée Grand air, l’ambiance est aussi à la contestation, les profs s’organisent en raison de de sous-groupes de classes atteignant les 30 élèves pour les spécialités. Et les mouvements Nord et Sud Bassin pourraient bien se coordonner la semaine prochaine.
A suivre …
Michel Lenoir
Directeur de publication
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