Andernos : Coup de force avorté des gens du voyage…
19/06
Andernos : 200 caravanes à la Plaine des Sports ? Le maire dit non, et bloque les gens du voyage.
Dimanche 18 juin, 18h00.
Le thermomètre indique 32°C à l’ombre. Une longue file de caravanes, fourgons et autres véhicules s’étire, à l’arrêt, depuis l’entrée d’Andernos au carrefour de la 4 voies Bordeaux-Lège Cap jusqu’à la plaine des sports, en passant par le Rond point du Casino Miami.
La route est bloquée. Passage sur le bas-coté en deux roues : Des femmes sont couchées dans l’herbe à l’ombre des arbres avec leurs enfants, des hommes jouent aux cartes sur des chaises pliantes, des bouteilles d’eau minérales et de bière jonchent déjà le bord de route.
Devant la salle Rosazza, au complexe sportif, un groupe de 12 gendarmes a stoppé le convoi. Les ordres du maire sont clairs : « On ne passe pas. Pas question de revivre le même épisode que l’an passé ou il y a deux ans, et de devoir assumer les conséquences d’un envahissement illicite de la plaine des sport. »
Le capitaine de gendarmerie et son petit groupe font face avec tact et détermination à 120 caravanes d’une mission évangéliste, et un groupe d’hommes vindicatifs : « Il faut nous laisser passer, là, Capitaine, où ça risque de mal se terminer. Regardez la 3eme caravane là-bas , c’est mon oncle, il a eu un AVC, l’autre jour et ça peut recommencer. Et avec cette chaleur, les bébés et nos anciens souffrent sur la route… »
La présence d’InfoBassin rend le groupe nerveux. Pas de photos ou de vidéos des discussions, sauf à en assumer les conséquences… musclées.
Sous un arbre, à coté, un jeune discute par téléphone avec un autre groupe de gens du voyage quelque part sur la route : « Vous êtes combien ? 80 caravanes. OK venez, on a besoin de vous ».
Ils vont bientôt se retrouver à 200 caravanes, soit environ 1000 personnes sur Andernos. La pression monte.
Le pasteur arrive : « Il faut nous laisser nous installer, vous le savez. Nous avons l’accord du préfet. »
Les deux hommes se jaugent. Derrière l’homme à la croix, en demi-cercle, un quinzaine de gros bras assurent un soutien silencieux.
Le Capitaine répond: « Certainement pas, j’ai eu le sous-préfet au téléphone, vous n’avez pas d’autorisation, et vous le savez aussi…/… Mais nous avons peut-être une autre solution à vous proposer avec un terrain qui pourrait tous vous accueillir. Votre représentant est allé le voir, nous l’attendons. »
Le pasteur regarde les hommes autour et derrière lui. Ils sentent que cette année, la situation a changée.
–OK, on attend de voir.
Contacté, Jean-Yves Rosazza, maire d’Andernos, nous explique sans détour sa position : « Nous avons une aire d’accueil pour les gens du voyage. Elles est pleine. Il est hors de question que ce convoi s’installe illégalement et dégrade nos installation comme l’an passé. J’ai prévenu le sous-préfet. Je ne lâcherai pas. Ils ne passeront pas. L’Etat devra assumer ses responsabilités, s’il y a de la casse. »
Chaude ambiance…
20h00 : Finalement, après de nouveaux échanges entre la mission évangéliste et les gendarmes, la longue caravane va se détourner, cette fois, vers le terrain proposé, au nord de l’aérodrome, pas très loin de leur position.
En attendant le prochain convoi…
Michel Lenoir
C’est gratuit