Agir face aux violences familiales…
Confinement et violence à l’égard des femmes et des enfants : Sortir de l’impasse…
29/11/20
La pression du confinement et l’enfermement des familles, ont contribué à une augmentation à minima de 30% des violences intra-familiales, les victimes étant contraintes de cohabiter avec leur agresseur.
En 2019, les forces de l’ordre ont constaté plus de 11.000 faits de violences conjugales sur l’ensemble de la région et 3 625 appels au 3919 ont été effectués.
12 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint dont 3 en Gironde.
Une Gironde avec des décideurs au féminin…
La haute administration s’est beaucoup féminisée dans notre département avec à sa tête Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle-Aquitaine, préfète de la Gironde, Frédérique Porterie, procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bordeaux, la colonel Olivia Poupot, commandant du groupement de la gendarmerie de la Gironde, et sur le Bassin, la Sous-Préfète Houda Vernhet et la Commandant Aurélie Mendaille, et coté parlementaire, la député Sophie Panonacle.
Faut-il y voir un lien avec un coup d’accélérateur sensible dans la lutte contre les violences familiales ?
Création d’un Observatoire régional des violences sexuelles et sexistes
La préfète a annoncé la création avec le conseil régional, d’un observatoire régional chargé
-de construire un diagnostic partagé sur la question des violences faites aux femmes,
-de mutualiser les outils et les bonnes pratiques, mettre en reseau les professionnels et
-d’expérimenter des nouvelles solutions.
Des initiatives pour plus d’efficacité
Les financements aux associations de lutte contre les violences sexuelles et sexistes ont représenté 1,2 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine en 2020.
Mais plusieurs initiatives ont vu le jour cette année dans la région :
– la généralisation du dépôt de plaintes à l’hôpital : Des conventions permettent aux victimes d’y déposer plainte lorsqu’elles sont dans l’incapacité de se déplacer ;
– l’amélioration du repérage et de prise en charge des enfants victimes de violences conjugales : pour recueillir la parole des enfants, leur proposer l’accompagnement psychologique nécessaire, en développant des espaces de rencontres, et soutenant le parent victime dans l’exercice de sa parentalité, mise à mal par les violences ;
– l’amélioration de l’accompagnement des femmes en situation de handicap victimes de violences en facilitant leur accès aux dispositifs de lutte contre les violences conjugales ;
– le centre régional psychotraumatisme, créé en 2019, avec des professionnels spécifiquement formés au psychotrauma, dispense désormais des formations et des consultations spécialisées
– l’ouverture de points d’accueil des femmes victimes de violences dans les centres commerciaux comme celui du Centre commercial de Mériadeck (2ème étage).
– la création de 103 nouvelles places créées pour accueillir les femmes et enfants victimes des violences ;
Traiter (aussi) les auteurs de violences
Par ailleurs, un premier centre de prise en charge des auteurs de violences dans la région a été ouvert le 19 novembre 2020, dans le cadre de l’appel à projets national lancé par la Ministre chargée de l’égalité, de la diversité et de l’égalité des chances.
Ce centre propose un accompagnement psycho-thérapeutique et médical, afin, par exemple, de traiter les addictions, ainsi qu’un accompagnement socioprofessionnel. Ce dispositif s’articule avec les outils nationaux déployés dans la région pour mieux prévenir le passage à l’acte et la récidive des auteurs :
– ligne téléphonique dédiée au 08 019 019 11, « Ne frappez pas », afin d’aider les auteurs potentiels de violence qui se sentent avoir des accès de colère, à les gérer, à en parler avec professionnels et éviter de passer à l’acte.
– plateforme de recherche de solutions d’hébergement des auteurs évincés du domicile conjugal gérée par le groupe SOS Solidarités
– le bracelet anti-rapprochement, expérimenté dès septembre 2020 sur la juridiction d’Angoulême, est désormais déployé sur les juridictions de Agen, Bordeaux, Limoges, Pau et Poitiers.
En 2019, les forces de l’ordre ont constaté plus de 11 000 faits de violences conjugales sur l’ensemble de la région et 3 625 appels au 3919 ont été effectués.
IB Pratic : Principaux dispositifs d’alerte et d’écoute à connaitre
–Urgences : 17 ou 114, 7J/7 et 24h/24
-Sur le Bassin : Solidarité Femmes Bassin ou Femmes Solidaires Bassin d’Arcachon.
– Le 39 19 est le numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences, de leur entourage et des professionnels concernés. Il est anonyme et accessible gratuitement 7j/7 de 9 h à 21 h tous les jours, week-ends et jours fériés inclus, par téléphone fixe ou mobile,
– Le 114 est un numéro d’urgence gratuit et disponible 24h/24 7j/7. L’alerte peut se faire par SMS ou tchat.
– La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr est un portail de signalement gratuit, anonyme et disponible 24h/24 et 7j/7. Il assure un accueil personnalisé et adapté par un policier ou un gendarme à toute personne victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles.
-L’application App-Elles pour contacter rapidement vos proches, les services d’urgences
-D’autres infos sur le site gouvernemental stop-violences-femmes.gouv.fr
-Signaler une violence sexuelle ou sexiste sur service-public.fr/cmi
-Pour les enfants victimes de violences : 119, 7J/7 et 24h/24
-Et aussi , toutes les instructions pour effacer ses traces de recherches sur internet sur arretonslesviolences.gouv.fr/comment-effacer-mes-traces
Décryptage
A voir : Un court métrage réalisé à l’initiative de la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) de 15 minutes, qui se découpe en 3 parties illustrant successivement :
– les mécanismes de la violence ;
– le repérage ;
– la prise en charge des femmes victimes de violences.
Michel Lenoir
Dessin de Gafa
C’est gratuit